dimanche 30 décembre 2012

L'encrier a disparu, de Bernard Cogniaux

Vu le 15 novembre 2012 au Public

Crédit: D. R.
L'humour à la russe est au programme de cette fin d'année du côté du Public. La plume de Daniil Harms est celle d'une grande voix surréaliste tue par la censure soviétique. Volubiles autant que dada, les mots du poète s'envolent dans un collage conçu par Bernard Cogniaux pour la jeune équipe du Public.

Crédit: D. R.
Le spectacle est à l'image de l'œuvre du fondateur du mouvement artistique Obériou (Association pour l'art réel): imprévisible, désordonné mais dont le fond se révèle au détour de la réplique. Harms dénonce le poids du pouvoir sur la condition de l'artiste. Il rend hommage avec humour noir à ses prédécesseurs, part de situations du quotidien. L'auteur flirte avec la folie, dans laquelle il sombra en fin de vie. La difficulté du comédien se situe là où le sens de ce qu'il déclame est apparemment absent. C'est un tout que le spectateur doit prendre en face: celle d'une situation où l'artiste est rendu muet une fois que son outil - ici l'encrier- lui est volé.

Crédit: D. R.
Bernard Cogniaux fait le choix d'une mise en scène diablement énergique. Il bénéficie d'une scénographie astucieuse, du prolifique Ronald Beurms, qui utilise à la perfection l'étroit espace imposé par la salle des voûtes du théâtre de Saint-Josse. Les six jeunes comédiens surgissent tour à tour de boîtes en carton et conversent à l'infini. C'est verbeux mais terriblement succulent. Le texte est bien en bouche en plus d'être dynamiquement joué (petite préférence pour la distribution masculine (Cédric Cerbara, Maroine Amimi, Grigory Collomb et Réal Siellez). Pour faire oublier le désordre du texte, le metteur en scène choisi parfois l'aspect cabaret sans tomber dans les poncifs. Le divertissement est intelligent et construit de belles images. La belle surprise de cette fin d'année!

 
"L'encrier a disparu", jusqu'au 31 décembre au Public.

vendredi 28 décembre 2012

Silence en coulisses, de Daniel Hanssens

Vu le 24 novembre au CC d'Auderghem
Crédit: D. R.

La Comédie de Bruxelles a l'habitude de nous offrir sa comédie de fin d'année. Après Toc-Toc, Le Père Noël est une ordure ou encore Cuisine et dépendances, le choix de Daniel Hanssens s'est porté sur le tube de Michael Frayn, Silence en coulisses. Ce vaudeville se moque de la comédie de boulevard et impressionne par son rythme endiablé.



Tout commence dans un intérieur bourgeois comme on en voit des tonnes dans les théâtres parisiens. Une femme s'apprête à regarder la télévision, le téléphone sonne, l'intrigue démarre. Quand tout à coup, une voix résonne dans la salle, c'elle d'un metteur en scène (Pascal Racan). On comprend alors vite qu'on assiste à une répétition d'une pièce qui doit se jouer le soir-même. Mais rien n'est au point. La pièce a un texte assez passable et les comédiens ne sont pas prêts. À ces inconvénients notoires s'ajoutent les ambitions de chacun. Certains pensent décrocher la timbale avec ce succès de planches, d'autres aimeraient plutôt jouer du Shakespeare. La vie de troupe connaît ses amitiés, ses amours et ses oppositions. Un petit monde se crée et se vit en coulisses, parfois à l'opposé de ce qui se joue sur scène.

La deuxième partie retourne le décor et nous plonge dans les coulisses le soir de la première. Ça s'agite en coulisses car certains font leurs caprices. Divas et maladroits se croisent, s'aiment et se chamaillent. Et ce qui paraît bordélique derrière le décor ne doit pas transparaître. C'est la magie du théâââââââtre! Pourtant qu'est-ce que ça gueule derrière le décor. Les déboires de la troupe sont menés tambour battant par la distribution énergique de laquelle s'extrait une fois encore Laure Godisiabois, en comédienne boulevardienne un peu maternelle. Pour compléter la distribution, on retrouve Marie-Hélène Remacle, Michel Hinderyckx, Didier Colfs, Victor Scheffer, Alice Moons, Stéphane Fenocchi (très en forme) et Alexia Depicker.

On vous laissera savourer par vous-même le troisième acte qui nous replace sur le plateau en fin de tournée de la dite pièce. Bon divertissement de fin d'année, la pièce n'évite parfois par des côtés farcesques téléphonés. Mais le rythme est tellement bien tenu (un jeu très physique) que la mécanique fonctionne pendant les deux premiers actes. La longueur du spectacle, et l'entracte intervenant une demi-heure avant la fin gâchent un peu le plaisir.


jeudi 27 décembre 2012

Les Contes hérético-urbains, au Poche

Vu le 14 décembre au Poche


Crédit: Yves Kerstius
Après avoir été érotico-, héroïco- ou bobos, les contes se la jouent hérétiques au Poche. Il est question ici de ces hérésies contemporaines où les dieux sont remplacés par les enjeux personnels de l'individualisme humain. Pour cette nouvelle salve de fables modernes, le théâtre du Bois de la Cambre a convié quatre plumes connues des scènes belges.

Crédit: Yves Kerstius
Dans "Minnie 7 ou God save America", René Bizac convoque une certaine Amérique, celle qui rêve d'un monde de conte de fées et qui se délecte d'un royaume factice et dégoulinant de bons sentiments: l'empire Disney. Gwen Berrou y interprète une future Minnie qui figurera au spectacle de l'année dans le grand parc californien. Mais derrière le rose des paillettes, c'est une situation professionnelle dégradante. Le désenchantement est au rendez-vous de même qu'une "explosion" de colère.

Tout le cynisme de Thomas Gunzig est transmis par le monologue de Cathy Grosjean. Elle  incarne dans "All Inclusive" une mère odieuse donnant un coup de poing cinglant au mythe de l'enfant-roi. Perdre un enfant? À quoi bon se lamenter s'il en reste un autre?

Crédit: Yves Kerstius
Laurence Bibot continue son exploration d'icône féminine en les démolissant. Pour "Paris brûle-t-elle?", elle confie la lourde tâche à Ariane Rousseau d'annoncer au monde. L'immolation accidentelle de Paris Hilton lors de son arrivé aux Jeux d'hiv'. Fidèle à sa folie, l'auteure effleure le mythe de la star qui n'a rien fait de sa vie mais fascine quand même.

Enfin, le quatuor se clôt sur l'hommage de Riton Liebman à son père Marcel. Avec "Liebman renégat!", il rappelle combien il était difficile pour l'intellectuel renommé d'être juif de gauche et par dessous tout pro-palestinien. Ce sont les manichéismes d'un conflit qui pourrit le monde qui sont ici retournés grâce à la justesse et l'amour contenus dans ce texte. Le fils regrette son manque d'engagement. Le paradoxe d'avoir été préservé de la Shoah et de ne pas s'en intéresser, voire de ne pas y trouver un bout d'identité.

Crédit: Yves Kerstius
Face à cette mosaïque d'histoires, il est difficile de ne pas les comparer entre elles. Certes, certaines s'emparent de thèmes qui parlent plus ou ont une base beaucoup plus polémique. Mais autant le conflit israélo-palestinien et la question maternelle sont porteurs de sens, autant l'apparente superficialité des Minnie et Paris Hilton démontre à quel point nous sommes endormis par des mythes du showbiz, construits par les médias et qui apportent du rêve dans une société laïcisée en recherche de symboles. Que ceux-ci soient factices ne fait aucun doute. 
Ces quatre portraits font mouche et forment un tout dans lequel chacun peut se reconnaître. L'humour est le liant de l'ensemble. Suis-je capable de donner du rêve aux gens en sacrifiant les miens? Dois-je tout donner pour ma famille comme me le demande la société? De quelle manière les nouvelles idoles m'embrument l'esprit? Faut-il que je m'implique dans un conflit qui touche ma famille mais se déroule à des milliers de kilomètres de moi?
Des questions que chacun adaptera à sa propre existence. Le spectacle reste un moment de fêtes tant les bons mots et la maladresse des protagoniste font fuser les rires.

Les Contes hérético-urbains au Théâtre de Poche jusqu'au 29 décembre.

vendredi 21 décembre 2012

La Conspiration des Planches – 19/12/2012 19h – Fêtez jeunesse!

Dernière de l’année...
Les contes hérético-urbains - Crédit: Yves Kerstius

De l'influence... - Crédit: D. R.

Des spectacles pour tous les âges également avec le festival Noël au Théâtre qui fête ses 30 ans. Sa coordinatrice artistique, Cali Kroonen et François Kah (pour le spectacle Daniel(le)s).

JOYEUSES FÊTES À TOUS !


NOUS SERONS DE RETOUR LE 9 JANVIER POUR LES PREMIÈRES CRÉATIONS DE L’ANNÉE…


PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.
La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

vendredi 14 décembre 2012

La Conspiration des Planches – 12/12/12 19h – Contes d’ici et d’Iran


Les créations de fin d’année s’amoncellent:
 

Vivons... - Crédit: D. R.

- Les Contes Hérético-Urbains, la formule de fin d’année du Poche unit quatre auteur (Gunzig, Bizac, Bibot et Liebman), quatre metteurs en scène et quatre comédiens pour quelques décortiquages de nos croyances contemporaines. Jusqu’au 29 décembre.


- Vivons heureux en attendant la mort, quand Dominique Rongvaux s’empare de la langue de Pierre Desproges. Jusqu’au 22 décembre aux Riches-Claires.




Good Mourning - Crédit: Cici Olsson
- Good Mourning, où Florence Minder mâchonne l’American English. Au Théâtre National jusqu’au 22 décembre.

Deux invités en deuxième partie d’émission. Du 16 au 19 décembre, le festival UNTITLED proposera une série de lectures de pièces iraniennes au cœur de Tour & Taxis. Emmanuel De Candido et Philippe Beheydt nous expliquent comment s’est monté le projet , comment le choix des textes s’est effectué et quel est l’intérêt de l’écriture iranienne. Nous aurons droit à un extrait de la pièce UNTITLED (je suis une créature de Twitter) qui ouvrira le festival.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

vendredi 7 décembre 2012

La Conspiration des planches - 05/12/2012 19h - Cocktail stambouliote


Cette semaine, la Conspiration sort des ces habituelles critiques hebdomadaires pour prendre l'air... un air turc entre Asie et Europe.

La Maison des Cultures de Molenbeek organise pour la troisième année consécutive le festival Sounds Of Istanbul du 6 au 8 décembre. Cette programmation pluridisciplinaire propose artistes stambouliotes et belgo-turcs. Danse, théâtre, musique, la fête et la passion créative seront au rendez-vous de cet événement, qui a su tisser des liens avec d'autres événements majeurs comme le 0090, festival des arts turcs proposés notamment à Anvers.

L'ouverture du festival se fera au VK avec un concert de Baba Zula (dont on entend le titre "Aşıkların sözü kalır" dans l'émission). La clôture aura lieu aux Ateliers Claus avec une pléiade de DJ venus tout droit du Bosphore.

Pour nous parler de ce festival, nous recevons:

- Sonia Triki, programmatrice de Sounds Of Istanbul.

- Sibel Dinçer, artiste belgo-turc qui proposera diverses choses dans ce festival dont le Pinar et Sibel Jazz Project le 7 à 20h.

- Hilal Sönmez, comédienne, accompagnera Sibel dans le work-in-progress "Voilà la tête, voilà le tronc, voilà les ailes" de l'écrivaine stambouliote Sevim Burak. Ce sera le 8 à 18h.

Du beau monde donc...

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

samedi 1 décembre 2012

Quelques reprises du moment - 01/12/2012


Crédit: Émilie Lauwers
- Occident: En mettant en scène un couple en déliquescence, Rémi De Vos questionne les rapports Nord-Sud et Occident-Orient. Philippe Jeusette s'emmerde dans le couple qu'il forme avec Valérie Bauchau. Du coup, il préfère aller boire des coups jusqu'à ce que certains "Orientaux" se mettent sur son chemin. Il revient à la maison raconter ses mésaventures dans les oreilles d'une femme qui privilégie l'insulte au réconfort. Frédéric Dussenne mâtine du Michel Sardou (dont l'horrible ou second degré - on a toujours pas compris, le chanteur non plus - "Le temps des colonies") avec une langue crue et drôle dans une scénographie qui privilégie l'intérieur populaire. À (re)voir. Jusqu'au 15 décembre au Marni pour le Rideau de Bruxelles. Vu en mai 2011 au Petit Varia.

Crédit: D. R.

- Cyrano de Bergerac: Deux productions de la saison dernière reproposaient le classique de Rostand. Créé au Théâtre de Namur en coproduction avec Le Public, le Cyrano de Michel Kacenelenbogen s'incarne dans un Olivier Massart impétueux à souhait. Dans un décor impressionnant -successivement taverne, champ de bataille et couvent-, cette production opte pour un classicisme soigné où les seconds rôles manquaient cependant de soin dans leur interprétation. Jusqu'au 2 décembre au Centre Culturel d'Uccle. Vu à Namur le 13 avril.

vendredi 23 novembre 2012

La Conspiration des Planches - 21/12/2012 19h - Spéciale: inquiétudes budgétaires pour les arts de la scène


Dans son budget 2013, la Fédération Wallonie-Bruxelles a décidé de se serrer la ceinture. La culture n’y échappe pas et les arts de la scène encore moins.

Le Conseil de l’Aide aux Projets théâtraux (CAPT) voit son enveloppe amputée de 45%, passant ainsi à 700.000 €. La nouvelle fait l’effet d’une bombe dans le milieu artistique. Avec cette diminution, ce sont de nombreux projets théâtraux ponctuels qui ne pourront se créer. Les compagnies, sans conventions (c’est-à-dire sans un accompagnement financier pluriannuel), se sentent menacées. La ministre de la Culture Fadila Laanan a dit vouloir protéger l’emploi dans les lieux sous contrat-programme. Malheureusement, l’emploi créé par les autres créations est mis en danger.

Les artistes se sont rapidement mobilisés, par delà leurs divisions. Ce mardi 20 novembre, ils ont manifesté devant les bureaux de la ministre à Bruxelles. Après une rencontre entre les parties, Fadila Laanan a accepté de revoir sa position et de concerter les différentes instances d’avis.

Le débat se poursuit… Toujours dans sa démarche critique des arts de la scène, La Conspiration des Planches ne pouvait ignorer ce débat et tend son micro aux artistes.

En studio pour en parler:

- Antoine Laubin, metteur en scène et l’un des initiateurs de la mobilisation.

- Michael Delaunoy, directeur du Rideau de Bruxelles et représentant de la Concertation permanente des Employeurs des Arts de la Scène.

- Myriam Saduis, metteur en scène et bénéficiaire à deux reprises de l’aide du CAPT pour la création de ses spectacles.

- Bud Blumenthal, chorégraphe pour faire le point sur le secteur danse.

Nous avons invité un représentant du ministère pour venir commenter ces éléments. Il a décliné l’invitation.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

vendredi 16 novembre 2012

La Conspiration des Planches - 14/11/2012 - Adolescence et un pièce à tout prix



Happy Slapping - Crédit: Y. Houtmann
En l'absence de leurs consœurs, voici ce qu'Olivier et Nicolas vous ont préparé pour cette semaine: 


- Happy Slapping, de Thierry Janssen dans une mise en scène d'Alexandre Drouet jusqu'au 24 novembre à l'Atelier 210


- O'Sister, Odile Mathieu fait appel à Dominique Bréda pour cette comédie en trio proposée jusqu'au 24 novembre aux Riches-Claires









De très belles reprises: 

R.W. - Crédit: D. R.
- I would prefer not to, de Selma Alaoui aux Tanneurs jusqu'au 17 novembre. 

 - Les bonnes intentions, de et avec Cathy Min-Jung jusqu'au 24 novembre. 

 - R.W., de Robert Wallser. Le Rideau repropose jusqu'au 24 novembre les deux dialogues dans une mise en scène de Pascal Crochet. 



Annonçons aussi l'ouverture du festival de danse Latitudes aux Halles de Schaerbeek avec en ouverture Débords. Réflexions sur la table verte. 

 PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone

 La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

mardi 13 novembre 2012

Heroes (Just for one day), de Vincent Hennebicq

Vu le 10 novembre 2012 au Théâtre National (studio)

C'est l'histoire d'une vie ratée. Celle de Jean-Pierre Baudson. Ce dont il rêvait, c'est d'être Popy Jones. Alors qu'il passe un sale moment à l'hôpital, l'ouvrier retraité s'imagine en rocker "apache". Sa chambre se transforme en scène de concert et Jean-Pierre revit, porté par son band derrière lui. Mais à force de s'imaginer un autre destin, n'oublierait-il pas que la vie qu'il a vraiment manquée, est la sienne tout simplement? Et son fils (un convaincant Raven Ruëll) viendra cruellement lui rappeler.

Crédit : Cici Olsson
Pour sa deuxième mise en scène (après Parasites de Von Mayenburg la saison dernière) et première écriture, Vincent Hennebicq dresse le portrait intéressant d'un personnage de notre temps. Que retient-on de sa jeunesse? Les actes manqués sont-ils vraiment ceux que l'ont croit? L'écorché qu'il met en scène porte en lui le poids d'une condition sociale. Un pauvre type qui renonce à ses rêves, un peu fous et rock'n'roll, pour prendre le chemin de l'usine, lieu d'esclavage moderne. Parti tôt le matin, rentré tard le soir, la vie de famille est réduite à peau de chagrin. Mais aujourd'hui, il est trop tard. Alors pour éviter de se morfondre, notre antihéros s'imagine en rock star des 70's ou 80's chantant sa vie accompagné d'un groupe aux choristes hautes en couleurs. Mention spéciale à Lucie Debay qui joue un double de Blondie énergique et séduisant. Avec Laura Sépul, elle vampirise un Jean-Pierre Baudson cabotin mais touchant.

La musique est aussi un bel atout de cette création. Les morceaux dynamisent l'ensemble et soulignent les quelques répliques cinglantes de ce spectacle-concert ayant pour point d'orgue le morceau de David Bowie éponyme de la pièce. Être le héros, juste pour un jour, aux yeux de son entourage. Sous ces aspects de comédie punk, Heroes (just for one day) explore en profondeur une relation père-fils de manière assez émouvante.  Hennebicq confirme son affection pour les esseulés de la vie, en y apportant un regard critique mais toujours attachant. Les regrets arrivent toujours trop tard. Et ce n'est pas sur un lit d'hôpital qu'on les évacue.

Jusqu'au 17 novembre au Théâtre National (en collaboration avec le Festival Nouvelles Vagues). En tournée à Liège les 24 et 25 janvier 2013 (dans le cadre du Festival de théâtre) et à Tournai les 29 et 30 janvier 2013.

samedi 10 novembre 2012

Happy Slapping, d'Alexandre Drouet

Vu à l'Atelier 210 le 7 novembre 2012


La fusillade du lycée de Columbine (1999), tout comme la folie meurtrière de l'ado allemand Bastian Bosse (2006), ont inspiré les artistes par l'incompréhension que suscitaient ces tragédies. Avec Elephant, Gus Van Sant restait muet face au quotidien et n'expliquait en rien l'irruption de cette folie, alors que Michael Moore transformait son essai filmé Bowling For Columbine en manifeste anti-armes. Côté théâtre, Lars Norén prenait dans 20 novembre le cas allemand en exemple pour démontrer tout le mal être contemporain, alors que Fabrice Murgia, dans son Chagrin des Ogres préférait le ton du conte pour nous parler de solitude adolescente.

Crédit : Yves Houtmann
Dans Happy Slapping, Thierry Janssen ne fait aucune allusion directe aux faits précités mais ils traversent son récit. Trois jeunes gens, renommés Spielberg, Lucas et Coppola, comblent leur ennui en multipliant les "jackasseries" qu'ils filment et mettent en ligne. C'est ça le Happy Slapping, ce passe-temps idiot tournant la société en ridicule, où les protagonistes des vidéos jouent avec le risque: ils giflent les passants avant de prendre la fuite, ils se mutilent sans raison. Déçus du monde qui les entoure, ces jeunes en veulent aux adultes de ne pas leur proposer un avenir digne des films hollywoodiens. Mais l'arrivée d'une jeune fille va transformer, ce qui ressemblait en une crise adolescente passagère, en une expérience beaucoup plus radicale.

Crédit: Yves Houtmann
Construite comme un grand flash-back, la pièce mise en scène par Alexandre Drouet prend la forme d'un grand puzzle, habilement lié, où les pièces sont tantôt projetées sur écran, tantôt rejouées, tantôt contées. Chaque personnage -Julien Besure, Sandrine Desmet, Jérémie Petrus et Thibault Wathelet- endosse un rôle précis dans l'escalade de cette violence: le grand dadet, lâché par l'école, l'orphelin esseulé et manipulateur, le jeune gentil et la fille à papa délaissée. Contrairement à Van Sant qui privilégiait le silence, Janssen opte pour une verbalisation (parfois excessive) de l'escalade. Tout passe par les propos dialogués ou lancés au public des quatre ados en scène. Rien n'est suggéré; et si on apprend avec horreur l'issue de cette virée au fil de la pièce, c'est parfois à coups d'épisodes un rien exagérés.

L'auteur met en cause le manque de dialogue intergénérationnel pour expliquer l'errance adolescente. La porte de sortie qui est suggérée (dans un face-à-face prof-élève) arrive trop tard pour donner une toute autre fin aux événements. Peu d'espoir ressort de cette pièce critique à l'égard de l'usage non encadré des technologies numériques (outils de la violence plutôt que sa cause), contrairement à ce qu'avait laissé entendre Edna Walsh dans son Chatroom (gros succès du Poche voici quelques saisons). Malgré son ton très adolescent (au recul modéré), le spectacle résonne comme une alarme.

Jusqu'au 24 novembre à l'Atelier 210.

Quelques reprises du moment... - 10/11/2012

- Ghost Road : Fabrice Murgia part à la rencontre des isolés du désert américain qui ont choisi leur solitude  et vivent sur les vestiges d'un monde oublié. Vivianne De Muynck et Jacqueline Van Quaille sont les apports corporels à un spectacle qui joue sur la vidéo et le son, grâce à une collaboration avec Dominique Pauwels. Des témoignages passionnants malgré un puzzle scénique mal agencé. Au Manège.Mons les 13 et 14 octobre. Vu au Théâtre National le 28 septembre 2012.

Je n'ai pas vu les spectacles suivants mais ils ont largement été plébiscités par la critique. J'irai les rattraper.

Crédit: Fabienne Cresens

- I would prefer not to : Selma Alaoui s'inspire de Witkiewicz et de Melville pour décrire une relation mère-fils empreinte de burlesque et de cruauté. Ce spectacle a reçu en 2011, des Prix de la Critique, le Prix de la meilleure mise en scène et le Prix de la meilleure comédienne pour Anne-Marie Loop. Aux Tanneurs du 13 au 17 novembre.

Crédit: Chloé Hoyoux Pilar

- R.W.: le metteur en scène Pascal Crochet nous fait découvrir sous forme de dialogues l'écrivain suisse Robert Walser. Un spectacle récompensé en 2010 par le Prix de la Critique du Meilleur Spectacle. Au Centre culturel Jacques Franck pour le Rideau de Bruxelles du 14 au 24 novembre.

vendredi 9 novembre 2012

La Conspiration des Planches – 07/11/2012 19h – Héros et héroïnes


Au programme de notre émission:

Antigone - Crédit : Isabelle De Beir

- Heroes (just for one day), de Vincent Hennebicq au Théâtre National jusqu’au 17 novembre.

- Antigone, de Jean Anouilh et mis en scène par Fabrice Gardin au Théâtre des Galeries jusqu’au 18 novembre. >>> La critique sur ce blog




- La vie, c’est comme un arbre, de Mohamed Allouchi et de Rachid Hirchi au TTO jusqu’au 1er décembre. >>> La critique sur ce blog


Quelques annonces:
Purgatorio - Crédit : Mirjam Devriendt

- Kiss & Cry, la reprise du tube de Jaco Van Dormael et de Michèle-Anne De Mey au Théâtre National jusqu’au 11 novembre et encore en janvier 2013.

- Purgatorio, spectacle déambulatoire de Rudi Meulemans et de Vincent Dunoyer jusqu’au 11 novembre au Bozar.

- Le Pli, d’Antía Díaz & Marielle Morales aux Brigittines jusqu’au 10 novembre.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

samedi 3 novembre 2012

Quelques reprises du moment... - 03/11/2012

Plutôt que de faire un article par spectacle, ce que je ferai au maximum pour les créations, je vous propose une sélection des reprises du moment. Toujours avec les commentaires du chef mais en bref...

Crédit: D. R.

- L'éveil du printemps: en 30 ans, le Théâtre de l'Éveil de Guy Pion a écumé les scènes francophones avec de grands textes d'auteurs variés. Pour son anniversaire, la troupe, forte de nouveaux talents, remet sa première pièce sur le métier. Frank Wedekind (1864-1918) relatait dans son texte de 1891 l'éveil de l'adolescence à la sensualité. Son œuvre, jugée provocante à l'époque, étonne par sa fraîcheur de ton en décalage avec les mésaventures des jeunes protagonistes. Avec un distribution solide, Jasmina Douïeb mélange les époques dans sa mise en scène tout comme dans la scénographie. Malgré quelques choix maladroits dans l'utilisation de l'espace (un duplex d'un intérieur naturaliste) de placement maladroits, la pièce tient la route surtout grâce à son texte. Au Manège.Mons le mardi 6 novembre. Vu le 6 septembre au Public.


Crédit : N. Honorez
- On vit peu mais on meurt longtemps: l'acteur habitué des Dardenne, Fabrizio Rongione, revient sur son histoire. Aimant à revenir à sa famille italo-liégeoise, il pose un regard cynique sur le monde en crises. Le comédien jongle avec les paradoxes contemporains n'hésitant pas à se remettre en question. Consommation, écologie, économie, tout passe à la moulinette de ce one-man-show sympathique, mis en scène par Samuel Tilman et Alexis Goslain. Du 8 novembre au 8 décembre 2012 au Théâtre des Martyrs. Vu en octobre 2010 au TTO.

Crédit: B. Mullenaerts
- Les bonnes intentions: récompensée pour son premier texte aux derniers Prix de la Critique, Cathy Min-Jung revient avec cette histoire largement inspirée de son parcours d'enfant adoptée. La jeune femme laisse aux brochures d'agence les images de bonheur et de plénitude familiale. Dans une mise en scène inventive, elle décoche ses flèches qui transpercent l'air et qui font mal là où elles frappent. Du 10 au 24 novembre au Théâtre de Poche. Vu le 30 mars 2012 au Poche.

vendredi 2 novembre 2012

La vie, c'est comme un arbre, de Mohamed Allouchi et Rachid Hirchi

Vu le 1er novembre 2012 au Théâtre de la Toison d'Or


Crédit : D. R.


Le succès public de ce spectacle est indéniable. La vie, c'est comme un arbre tourne depuis deux ans dans les salles de spectacle. Dans le cadre du festival Daba Maroc, le TTO, temple du rire bruxellois, ne pouvait qu'accueillir cette création collective due à la bonne humeur communicative de la Compagnie des Voyageurs sans bagage.



Trois amis Marocains, lâchés par leur famille, leur femme ou leur boulot, décident de quitter Tanger pour rejoindre l'opulente Europe du Nord, où le travail, l'argent et les femmes ne se font pas attendre. Il faut dire que la Maroc des années soixante, met du temps à profiter de son indépendance. Nos trois paires de bras cassés remontent l'Espagne et la France pour atterrir dans une froide Belgique bien moins idyllique que prévu. Mais nos camarades ne manquent pas de positiver cette aventure qui va changer leur vie pour toujours.


Crédit : D. R.

Le spectacle mise sur la bonne humeur et la complémentarité du trio principal. Rachid Hirchi interprète cet ingénu intellectuel, persécuté par ses parents pour ne pas suivre la tradition. En séducteur des bas quartiers, Issam Akel tente de nous convaincre de son assurance avec son regard ténébreux mais c'est sa désarmante ignorance qui nous fait fondre de rire. La palme revient à Mohamed Ouachen, excellent en Charlot du Maghreb, empruntant à Chaplin démarche et candeur. Par leurs frasques, les trois compères déjoueront les pièges tendus sur le parcours d'immigré par une série de personnages truculents. Trop peut-être. Aussi bien le bruxellois fournisseur d'emploi que les parents marocains relèvent plus de la caricature que du réel portrait. Dans son ensemble, la pièce baigne d'ailleurs par sa propension à l'excentricité. 


Dans un ambiance qui s'approche par moment du cabaret, ça blague, ça chante, ça danse, ça court. De la danse du ventre au slapstick, les membres de la bande donnent de leur personne pour changer le ton d'un discours sur l'immigration, qui d'habitude vise plus souvent la compassion que la prise de recul humoristique. Recul sur la question des racines (de l'arbre en question) de ces hommes venus dans un premier temps pour une période déterminée, et qui finalement ne sont pas rentrés au pays de leurs parents, ayant trouvé le leur. Malheureusement, ici, cette distanciation n'effleure les épreuves que trop superficiellement. Les comédiens, par leur énergie, veulent prouver que l'immigration n'est pas une tare, y compris pour ses principaux acteur. Néanmoins, La Vie, c'est comme un arbre aurait mérité plus de subtilité. La farce sympathique ne dépasse jamais ce stade. Le public, dont les zygomatiques sont continuellement sollicités, ne semble toutefois pas en faire tout un plat.


Jusqu'au 1er décembre 2012 au TTO.

Antigone, de Fabrice Gardin

Vu le 24 octobre 2012 au Théâtre des Galeries

En 1944, lorsque Jean Anouilh présente son Antigone sous l'Occupation, l'auteur signe un acte de résistance, à l'image de ce qu'est son héroïne légendaire. Antigone refuse de voir la dépouille de son frère Polynice, vu comme le rebelle-traître par la Cité, manquer des derniers sacrements accordés habituellement aux fils des rois. Par son audace et son courage, elle se soustrait à l'autorité de son oncle Créon, nouveau régent de Thèbes et court offrir à son frère défunt la sépulture que son rang lui promet. La France pétainiste est à l'époque la cible de la plume d'Anouilh.

Crédit: Isabelle de Beir
Ses mots restent d'une force imparable à l'heure actuelle même lorsque cette première référence est effacée. Dans sa version qu'il propose aux Galeries, Fabrice Gardin tente de transmettre cette non-soumission à l'ordre établi. Le metteur en scène peut compter sur la présence de la jeune Wendy Piette (nominée comme Espoir féminin aux derniers Prix de la Critique) qui livre une belle prestation tout en subtilité d'Antigone. La comédienne sait jouer des dilemmes qui se  posent à son personnage tiraillée à la fois par une fidélité familiale  (et donc royale!) sans borne et par une amour fraternel qu'elle ne pourrait éluder. Cette hésitation est symbolisée par sa passion envers le jeune Hémon (Nicolas D'Oultremont), fils de Créon, à laquelle elle est promise. Malgré les conseils de sa nourrice (Louis Rocco), elle bravera l'interdit pour accomplir ce qui lui paraît juste. Antagoniste ambigu d'Antigone, Bernard Sens interprète un Créon tout en force et schizophrénie. L'acteur endosse l'habit royal de manière crédible. Cependant, un détail m'a gêné lors de la première, la montée en décibels lors de l'affrontement ultime entre Créon et Antigone gâchait quelque peu la compréhension d'un texte qui mérite plus de variations dans son intensité.

Crédit: Isabelle De Beir
On aurait cependant aimé une version à l'ancrage plus congrès dans notre époque contemporaine qui demande tellement d'actes d'opposition. L'imposant décor -rétro-futuriste-industriel dans la première partie (tuyauteries comprises), plus post-apocalyptique dans la seconde (un mur d'enceinte)- prolonge sans doute une volonté d'universalisation du thème de résistance sans une référence sensible à une situation actuelle. Un constat qui se renforce avec les interventions du chœur (Benoît Verhaert, photo). Cette réflexion est sans doute laissée aux spectateurs mais une prise de position plus forte aurait été la bienvenue. L'essence de la pièce est conservée mais de manière un peu plate donc. 

Le spectacle se laisse regarder, par l'actualité du texte d'Anouilh, mais ne fait naître qu'un embryon de réflexion un peu trop fragile.

Jusqu'au 18 novembre 2012 au théâtre des Galeries.


vendredi 26 octobre 2012

La Conspiration des Planches - 24/10/2012 - Légèreté et mouvement

25.06.76 - Crédit: Kosi Hidama
- Alibi, un concept original de zapping théâtral, inspiré des séries télévisées, par la Compagnie du Complot pendant six jeudis à la Cellule 133a jusqu'au 23 novembre.

- 25.06.76, chorégraphie autobiographique d'Ayelen Parolin jusqu'au 27 octobre 2012 aux Tanneurs.
  
- Radical Wrong, la folie adolescente de Wim Vandekeybus (Ultima Vez) les 25 et 26 octobre au Théâtre 140.

- Les monologues de la marijuana, une comédie en trio enfumée jusqu'au 4 novembre au Théâtre de Poche.


Quelques annonces:

Un homme debout - Crédit: Luciano Poletto
- Un homme debout, de Jean-Michel Vanden Eynde et avec Jean-Marc Mahy au Bozar pour les Midis du Théâtre ce mardi 30 octobre à midi!

- Place du Marché 76, par Jan Lauwers et la Needcompany au KaaiTheater jusqu'au 27 octobre.

- Bâtard Festival associe théâtre, performance et danse du 25 au 27 octobre dans divers lieux bruxellois.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

samedi 20 octobre 2012

Quelques reprises du moment... - 20/10/2012

Plutôt que de faire un article par spectacle, ce que je ferai au maximum pour les créations, je vous propose une sélection des reprises du moment. Toujours avec les commentaires du chef mais en bref...

Crédit : Dominique Bréda
- New York : Un jeune homme erre sur le quai d'une gare désaffectée. Vingt ans plus tôt, son père s'est jeté de ces mêmes pavés sous un convoi, abandonnant la vie et sa famille. Avec l'aide d'un chef de gare faussement naïf, il tente de comprendre le geste du paternel, dont le fantôme apparaît pour le coup.  Dominique Bréda possède un vrai talent d'auteur comique. S'il n'abandonne pas l'humour dans ce spectacle, le metteur en scène parvient à insuffler une belle émotion. La pièce, comme une succession de tableaux, enchaîne les fuites en avant de ses personnages. Son atout: le trio de comédiens (Alexandre Crépet, Emmanuel Dekoninck et Alexis Goslain) qui endossent des costumes taillés sur mesure. Après Purgatoire et Emma, Bréda prouve qu'il vaut mieux que le décevant Do Eat présenté à la Toison d'Or la saison dernière. Qu'en sera-t-il d'O'Sister, sa prochaine création? Les 23 et 24 octobre aux Riches-Claires. Vu en mai 2011 aux Riches-Claires.


Crédit : Yves Kerstius

- Les Monologues de la Marijuana : La formule du monologue en trio a la cote (du vagin, voilés, pères,...). Ici, c'est une formule enfumée qui nous attend. James Deano, Stéphane Fenocchi et Riton Liebman jouent les incitateurs de fumettes en stand-up. La succession de sketchs, monologues et autres faits du quotidien s'inspirent de trois auteurs américains qui voulaient poser la question de la légalisation de la marie-jeanne dans leur pays. En résulte, un moment agréable pour le spectateur qui n'en ressortira pas idiot mais de bonne humeur. Le carton des fêtes de 2011 qui a fait planer des centaines de personnes. Du 21 octobre au 4 novembre au Théâtre de Poche. Vu le 7 décembre 2011 au Poche.

Crédit: D. R.
- Une liaison pornographique : Philippe Blasband est un auteur qu'on apprécie. Sa Liaison pornographique, adaptée au grand écran par Frédéric Fonteyne en 1999, avait redonné un nouveau coup de fouet à la carrière de Nathalie Baye. Pour cette transposition sur scène, Daniel Hanssens, choisit un joli couple de comédiens. Jasmina Douieb et Geroges Lini jouent au chat et à la souris dans cette relation qui ne se veut que ludique et sensuelle mais qui prendra un tout autre cap presque naturellement.L'idée de voir cet échange sur les planches n'est pas mauvaise en soi. Mais lors de sa création dans le pharaonique The Egg (Anderlecht), la pièce perdait en intimité alors que son seul cadre est la chambre d'un hôtel. Peut-être la complicité des comédiens (et du coup l'adhésion du public) gagnera-t-elle en intensité dans un écrin plus petit comme le Théâtre Mercelis à Ixelles? Du 23 au 27 octobre au Mercelis. Vu le 16 novembre 2011 à The Egg.


mercredi 17 octobre 2012

La Conspiration des Planches - 17/10/2012 - Semaine molle, mais à vous de voir...

La Conspiration des Planches, le magazine des arts de la scène de Radio Campus Bruxelles. Tous les mercredis à 19h et le jeudi en rediffusion à 13h30.

Les créations de la semaine:

Pré - Crédit : Danièle Pierre

Pré, du collectif Clinic Orgasm Society au Théâtre Varia jusqu'au 27 octobre.

Blind Poets Blues, la Beat Generation revisitée par Christian Debaere et Jean-Claude Derudder avec le blues de Marc Lelangue au Poème 2 jusqu'au 4 novembre.


Ravissement, des sœurs Mélanie et Estelle Rullier au Théâtre de La Balsamine jusqu'au 27 octobre.




Côté reprises:


Fall into the show - Crédit: Amélie Landry
Fall into the show, de Gwen Berrou au Théâtre de la Vie jusqu'au 26 octobre.

Le 20 novembre, de Lars Noren avec Anne Tismer ce 20 octobre au Théâtre National dans le cadre du Festival des Libertés

Messiah Run, une chorégraphie de Hans Van den Broeck repris aux Brigittines du 18 au 20 octobre.




Annonçons aussi le retour des Abattoirs fermés au Kaaitheater pour A Brief History of Hell  jusqu'au 20 octobre. Signalons au passage l'accueil par la Bellone de Sodome Ma Douce de Laurent Gaudé ces 22 et 23 octobre.

PODCAST – Dès vendredi sur Demandez Le Programme et dans le centre de ressources de la Bellone.